Ceci est un service bénévole, à but non lucratif, de partage de Blog BD québécois depuis 2013.
J’ai accepté, comme bénévole, à faire des entrevues avec des auteurs que je connais, pour promouvoir leurs livres, leur travail et leur passion de dessiner une BD.
Si je peux vous posez des questions utiles pour que vos fans et, même pour, les nouveaux , puissent découvrir quelques facettes inédites, j’en serai très heureux d’avoir éclairer certains points inconnus de votre personnage.
Mais auparavant, voici une intro que j’aimerais placée avant l’entrevue , si vous me le permettez:
Iris Boudreau ,
Mieux connu sous Iris. Vous avez quitté l’Outaouais pour Montréal, depuis, vous faites votre chemin. 15 fanzines. 14 BD. 19 parutions dans la Revue Curium. Des affiches. Des cartes. Des peintures. Des illustrations…on peut voir que vous êtes très productrice dans ce domaine et c’est une chance pour nous.
On vous a vu dans plusieurs Festivals de BD, et dans des librairies pour des séances de dédicaces, autant dans le Québec quand Europe
Et j’en oublie sûrement une pleine page.
Bref , Iris Boudreau, vous avez suivie une route remplie de surprise!!!
Alors voici mes questions, qui j’espère, ne seront pas trop ennuyantes…
Comment êtes-vous devenu auteur de BD? Concrètement, j’ai fait un BAC en bande dessinée à l’UQO. Pendant et après le BAC, j’avais un blog où je publiais régulièrement des pages. J’ai aussi fait du fanzine. Je crois que ce n’est pas mal comme ça que j’ai appris le métier et que je me suis fait connaître.
Depuis combien de temps faites-vous de la BD? J’ai pas mal toujours fait de la BD, mais mon premier livre a été publié en 2006.
Est-ce que vous êtes illustrateur, scénariste ou les deux? Les deux, poils aux chfeux!
Est-ce qu’il vous arrive d’avoir besoin de l’aide d’un scénariste ou d’un illustrateur? Ça m’arrive de collaborer avec des scénaristes. Je n’ai jamais encore été scénariste pour quelqu’un, mais j’ai un scénario d’album jeunesse qui est entre les mains d’un éditeur en ce moment. C’est un illustrateur que j’adore qui va l’illustrer, mais j’attends que ce soit plus définitif pour en parler. 😉
Qu’est-ce qui vous allume dans le métier de bédéiste? La liberté de création. Dans le milieu de la publication de bande dessinée au Québec on est très très libre. Je fais ce que je veux, pas mal comme je le veux. C’est précieux…
Qu’est-ce qui vous inspire le plus lors de la création? Tellement d’affaires! La réalité, ce que je vis, ce que mes amis vivent… Mes rêves (oui, je suis pas mal connectée avec mon subconscient…) mes lectures et beaucoup ce que je regarde à l’écran: les séries et les films. Je suis très fan de feuilletons. C’est une façon de raconter qui me plaît.
Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou bien improvisez-vous au fur et à mesure ? Ça dépend… Pour «Dans mes rellignes» et «L’ostie d’chat», il y avait beaucoup d’improvisation. Pour mon projet pour la revue Curium, «Les Autres», il y a zéro impro: il faut que le scénario et le découpage soient approuvés avant que je fasse mes pages. Pour «Folk», j’avais commencé en improvisant, mais je me suis rendu compte que ça fonctionnait moins avec ce projet-là. Donc c’est un peu moitié-moitié. J’ai tout écrit mon scène à scène (genre de scénario très sommaire) et ensuite je développe plus quand je fais le découpage. Mais je ne fais jamais un scénario super détaillé page par page. C’est trop plate et redondant, ce n’est vraiment pas ma méthode de travail. Pour le moment, je n’en ai jamais senti le besoin avec le genre d’histoire que je raconte. D’une manière où d’une autre, j’ai toujours besoin de savoir la fin de mon histoire: où je m’en vais.
Est-ce qu’il vous arrive d’écrire la nuit ? Hum… écrire, non. Par contre, je travaille parfois très tard dans la nuit: dessin, encrage, couleur… Je suis vraiment un oiseau de nuit. Si je ne me disciplinais pas, je vivrais pas mal de nuit, je me coucherais aux petites heures et je me lèverais super tard. Mais je trouve ça malsain, c’est difficile d’avoir une vie sociale dans ce temps-là, puisque pas mal tout le monde vit de jour. J’aime bien la tranquillité de la nuit: il n’y a rien qui se passe sur Facebook, il n’y a pas de bruit, personne ne t’appelle ou t’écris des e-mails. La paix, pas de sources de procrastination! 😉
Faites-vous beaucoup de recherches ? Est-ce que vous vous documentez le plus possible? Je ne fais pas énormément de recherche. J’en faisais beaucoup pour «La liste des choses qui existent» pour finalement ne me servir de presque rien! Ça m’arrive de faire un peu de recherche visuelle, surtout pour les décors et les objets, particulièrement pour mon projet «Folk». Ce que j’ai fait jusqu’à maintenant ne m’a pas demandé de rigueur historique ou autre.
Pour écrire, avez-vous besoin d’une certaine ambiance, des conditions de travail particulières ? Je travaille de chez moi, seule. J’ai énormément de difficulté à travailler quand il y a d’autres gens autour de moi (en atelier, par exemple), ça me distrait beaucoup trop. Mis à part la scénarisation et le découpage, c’est rare que je travaille dans le silence: j’écoute toujours de la musique, des entrevues, des documentaires, des séries télé, etc. Aussi, je l’ai souvent dit en entrevue: j’ai besoin de temps devant moi. Si ma journée est coupée par un rendez-vous ou autre chose, ça va assurément être une journée de travail très peu productive. :/
Quelle est la phase la plus difficile, dans l’écriture d’une BD? Ça doit dépendre d’une personne à l’autre! Dans mon cas, la phase qui me demande le plus de concentration et d’investissement, c’est le découpage. C’est là où tout se décide, c’est là où vraiment la bande dessinée « s’écrit ». J’ai du mal à enchaîner plusieurs heures de découpage, c’est épuisant, ça tire du jus! Sinon, si on parle de dessin, mon gros point faible, c’est les décors, la perspective, tout ça.
Utilisez-vous à l’occasion des personnages réels dans vos BD? Haha! Oui. Je m’inspire parfois du physique de gens que je connais pour les personnages. De leur personnalité un peu aussi, mais dans le cas de la psychologie des personnages c’est plus un mélange… de moi, d’autres gens et de « types » de personnalités. Le personnage de Tim dans «L’Ostie d’chat» existe vraiment. Les barmans Jacques et Simon aussi… Ha et le pilote du rendez-vous raté dans «Le pouvoir de l’amour», c’est l’auteur Daniel Rondeau. Il y en a d’autres, mais je ne dévoile pas tous mes secrets… 😉
Pour revenir à vos écrits; pouvez-vous nous dire quel est votre BD ou fanzine qui s’est le mieux vendu ? Définitivement «L’ostie d’chat»! Surtout le tome 1. On en revient pas encore des ventes, Zviane et moi.
Crédit Photo: Jean-François Lemire – Shoot Studio
Que gardez-vous le plus dans votre souvenir par le fait d’avoir travaillé avec Yves Pelletier pour la BD ‘’Le pouvoir de l’amour? Entre autres, la rigueur et le professionnalisme d’Yves. Il prend ses projets très au sérieux et rien n’est laissé au hasard. Ses commentaires étaient toujours pertinents. J’haïs avoir à faire des retouches, je suis un peu paresseuse. Mais quand je recevais ses commentaires, je me disais toujours « Maudit, il a raison… ». Je ne suis pas particulièrement botcheuse, mais ça m’a quand même appris de prendre le temps et d’être peut-être un peu plus perfectionniste.
Est-ce que vous aimeriez qu’une autre expérience similaire se reproduise? Pour le moment, non. Après le projet avec Yves, j’ai regardé derrière moi et j’ai constaté que, depuis Justine, je n’avais fait aucun livre seule. Je suis capable de scénariser…et justement, j’avais mis de côté bien des idées de livre pour travailler avec d’autres: Zviane, Cathon, Élise Gravel, Yves… Ces expériences ont été extrêmement enrichissantes et j’ai appris beaucoup, mais ma résolution pour les prochaines années c’est de faire MES projets. Je crois que j’ai besoin de me prouver (et de montrer au public?) que je suis capable de travailler en solo.
Et les collaborations avec Zviane, Cathon, ou Élise Gravel, est-ce qu’elles vont se répéter dans un avenir prochain? Oui! Comme je le disais précédemment, probablement pas tout de suite, mais éventuellement: c’est SÛR! Cathon et moi on a le projet des «Spécialistes des bébés» (quelques épisodes ont été publiés dans les premiers numéros de la revue Planches. Vous pouvez aussi les retrouver sur le blog de «La liste des choses qui existent»). Avec Zviane on a tout le temps des idées folles de projets, mais on est toutes les deux pas mal occupées. Avec Élise, on va peut-être un jour finir la série des «Leçons du professeur Zouf» qui a été interrompue de façon assez violente par la faillite de La courte échelle. Maintenant, la maison d’édition a été rachetée et pour ma part je serais prête à retravailler avec les nouveaux éditeurs, mais encore une fois….. on manque de temps!
Présentement, est-ce que vous travaillez sur une BD? Oui! et non… En théorie, je suis en train de travailler sur «Folk», un western en 3 tomes qui est signé à La Pastèque, mais avec tous mes boulots alimentaires, je n’y ai pas mis le nez depuis plusieurs mois, à mon grand désespoir! Sinon, je travaille sur ma série «Les Autres» qui est publiée à chaque mois dans la revue Curium. J’ai fait assez de pages pour en faire un livre et le tome 1 sort à l’automne chez Bayard Canada. C’est pas mal là-dessus que j’ai travaillé ces derniers mois. Les pages étaient faites, mais il fallait faire la couverture, les pages de garde, des inédits (yé!) et toute la popotte éditoriale du genre. Ça ne se fait pas en deux jours… 😉
Est-ce qu’il y a un roman graphique ou un fanzine qui s’est très bien vendu ou qu’il a été au-delà de vos attentes? Définitivement «L’ostie d’chat»… Si on avait su que ça aurait ce succès! On a parti ça comme un petit projet de feuilleton et 6 ans après on s’en fait encore parler tout le temps et les ventes continuent tranquillement, mais sûrement. Je trouve ça vraiment le fun parce que j’adore ce projet!
Et parmi vos propres livres, lequel est votre préféré ? Hum… Difficile à dire! Je les aime tous pour différentes raisons. Je n’ai pas de préféré, mais je peux dire que j’ai TRÈS hâte à la sortie du tome 1 des Autres. Je pense que j’ai fait du bon travail, les éditeurs sont enthousiastes… J’ai hâte de savoir ce que mon entourage et mes lecteurs et lectrices vont en penser. 🙂
Aimez-vous rencontrer souvent vos lecteurs, pourquoi ? Oui!!!!! J’ai souvent du feedback de la part de mes collègues, de mon chum, mes amis, mais avoir des commentaires des lecteurs, c’est autre chose. Ils ont un regard différent sur les livres puisque ce n’est pas nécessairement des gens qui en font. Ce qui me comble c’est quand on me dit « J’ai tellement ri fort dans le métro en lisant tel passage de ton livre! » ou « Au souper, avec ma famille, on se dit des répliques de tes livres. ». Et après 10 ans de salons du livre et de dédicaces, j’ai juste rencontré des gens adorables. <3
Et la question qu’on ne vous pose jamais, mais à laquelle vous aimeriez répondre ? Haha! on me l’a déjà posée celle-là. 😉 Rien ne me vient en tête làlà…
Merci beaucoup pour vos réponses!
Merci de la part de vos lecteurs!